21 décembre 2009

Pentecôte et le don (3)

Citation de Jean-Marie Lustiger (extraite de la revue Sens, 12-2009) :

On a rapproché la Pentecôte et le don de la Loi au Sinaï. Ceci est profondément vrai car, déjà saint Luc, au moment où il rédige son récit des Actes des Apôtres, a conscience que c'est une nouvelle alliance et une nouvelle loi qui t promulguée. Les Pères de l'Église l'ont suivi dans cette voie. Mais nous ferions un faux en opposant radicalement Sinaï et la Pentecôte comme le Loi et la Liberté. Il faut les rapprocher et non pas les opposer. En effet, il est faux de dire qu'au Sinaï l'amour ne se soit pas manifesté et que la terreur règne. Il est faux de dire qu'à la Pentecôte les exigences aient été enlevées.

En fait, il y a entre ces deux sommets de l'histoire du Salut, prolongement et épanouissement d'une même histoire d'amour. La loi donnée au peuple dans l'éclat de l'apparition au désert ne représente pas une décision arbitraire et tyrannique de Dieu. Cette loi est l'expression des liens que Dieu veut établir entre les hommes et Lui. Elle exprime certes la volonté souveraine de Dieu devant laquelle l'homme ne peut pas se permettre de discuter, mais elle découvre à l'homme en même temps la loi de la vie. Expression qu'il ne faut pas prendre seulement en un sens juridique, mais aussi en un sens profond et vital, comme lorsqu'on parle d'une loi de croissance.

[...]

Dieu alors, en faisant prendre conscience à l'homme de son incapacité à être fidèle, créera en lui le désir d'une intimité plus grande et d'une union plus grande aussi avec son amour. En même temps, il lui fait entrevoir de quelle manière il le réalisera.