Qui veut du parfum (2) ?
Maintenant, la réponse de Jésus, essentiellement que le geste de la femme mérite considération, cela même qui nous paraît un peu prétentieux. Voyons donc ça de plus près. En fait, le geste de la femme est qualifié par Jésus (et par l'évangéliste Marc) de « beau » (καλοσ = kalos en grec, iaffe en hébreu) et pas de « bon ». En ouvrant le dictionnaire grec-français on découvre même « beau, noble, généreux ». De même que le vase de parfum est beau à voir, et le parfum lui-même agréable à sentir, le geste insensé, inutile est généreux, il donne du sens et peut durer (ce que ne fait pas le pain distribué).
Ce qui nous ramène aux pauvres, d'ailleurs.
Oui, les démunis n'ont-ils pas aussi droit de rêver, d'avoir un accès au superflu de temps en temps, de parfumer la vie, de sortir de la misère quotidienne et de la survie qu'on leur assure ? Au-delà des besoins matériels n'ont-ils pas des besoins spirituels ?
Si c'est bien la leçon que Jésus voulait nous proposer, il est heureux qu'il ait insisté pour que ce geste soit mémorisé par les générations : donner plus à ceux qui ont moins. Ou, en termes plus mathématiques : donner +∞ à ceux qui ont -∞ …
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