04 mars 2007

Puissance ou non-puissance ?


Le chapitre 6 de l'Évangile de Marc nous met aussi aux prises avec deux épisodes étonnants, que tout apparemment oppose : d'une part les miracles qui ne s'accomplissent pas (Marc 6:3-6) et d'autre part Jésus qui marche sur l'eau (Marc 6:48-52). Surprenant ! Il est alors temps de noter que Marc se distingue des autres Évangélistes par le mot qu'il utilise pour traduire ce que nous appelons « miracle ». Tandis que Luc, Matthieu et Jean utilisent σεμειον (semeion qui veut dire "signe"), Marc utilise δυναμισ (dynamis qui a donné "dynamique" et veut dire "force"). Et de miracle il n'est pas question pour la bonne raison que miracle est d'origine latine (miraculum = chose ou phénomène extraordinaire, prodige).

Comment comprenez-vous cette opposition ou tension, entre force et faiblesse, entre signe et incompréhension, entre pouvoir et non-pouvoir ?

Notez bien, au passage, que la question du pouvoir sur les gens et sur les choses se présente encore dans deux autres passages-clés du chapitre 6 : la multiplication des pains et des poissons d'une part, et la mise à mort de Jean-Baptiste d'autre part.

À suivre !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Notre réunion (exceptionnellement le mercredi) nous a permis d'approfondir Marc 6. Quelques aspects de notre discussion autour de ce chapitre très "constructeur" et "politique":

Qu'est-ce qu'un miracle au juste, pour chacun de nous ? Les réponses diffèrent :
- du surnaturel, de l'impossible à première vue
- de l'inexplicable
- presque toujours une guérison
- une force nouvelle, inattendue
- une manifestation de puissance
- une exaucement
- une relation de confiance qui s'établit

Nous nous sommes brièvement demandés lequel des deux miracles de Marc 6 correspondait le mieux à notre vécu : soit marcher sur l'eau, soit partager les pains ; eh bien, en premier choix c'est "marcher sur l'eau" qui gagne ! Parce que Jésus est loin, pour avoir le courage de le rejoindre, pour la persévérance et contre la peur, por lâcher prise.

Cependant, la multiplication des pains garde tout son attrait et correspondrait davantage à un autre aspect de nos vies : c'est maintenir en nous le principe vital, l'élan créateur, malgré la fatigue ; c'est privilégier le rapport à l'autre. C'est aussi l'une des demandes fondamentales du Notre Père.

Prochaine réunion : encore un mercredi ! Le 4 avril.