12 décembre 2006

Blasphème, vous avez dit blasphème ?

« … tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu'ils auront proférés; mais quiconque blasphémera contre le Saint-Esprit n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel. »
Dures paroles en vérité … difficiles à recevoir … alors pour comprendre ce que « péché » veut dire, allons voir comme cela se passe chez notre ami, je veux dire : Job.
Job est affligé de mille maux (de mille mots aussi). Comment réagit-il ? Le livre nous le raconte au chapitre 2 …

Sa femme lui dit: Tu demeures ferme dans ton intégrité !
Maudis Dieu, et meurs !
Mais
Job lui répondit : Tu parles comme une femme insensée.
Quoi! nous recevons de Dieu
le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal ?
En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres. Trois
amis de Job, Eliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama, apprirent tous les malheurs qui lui étaient arrivés.
Ils se concertèrent et partirent de chez eux pour aller le plaindre et le consoler. […]
Après cela
, Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance.

Job crie, il crie même contre Dieu, tandis que ses « amis qui lui veulent du bien » tentent de le raisonner. Elifaz prend la parole en premier, il est affable et rassurant, il dégouline de bonne conscience ; mais parle-il bien de Dieu ? Certes non, si on en croit la fin du livre. Mais à Elifaz succède Bildad qui « en rajoute » ; il s'approprie Dieu un peu comme ferait comme un intégriste (Job 8:13) : « Ainsi arrive-t-il à tous ceux qui oublient Dieu, Et l'espérance de l'impie périra. »
Ici nous touchons à la question du péché : de quoi s'agit-il ? Quel acte a donc été commis ? Dans l'histoire de Job, personne ne fait rien d'autre que parler ! La différence entre Job et ses « copains », c'est que ces derniers enferment Dieu dans une relation bloquée, sans espoir ni pardon possible. Le péché, dans ce contexte, ne serait-ce pas la rupture de la relation avec Dieu ? Et le blasphème n'en serait-il pas la quintessence (en grec βλασφημεω, dire de mauvaises paroles, faire un mauvais augure lors d'une cérémonie) ? Blasphémer, dans ce sens, c'est prétendre dire ce que Dieu est, doit être et sera de manière définitive ; ce par quoi toute relation à Dieu deviendra définitivement impossible. Le troisième des « amis » de Job, le dénommé Sofar, ne fait pas autrement (Job 11:5) :
« Oh! si Dieu voulait parler,
S'il ouvrait les lèvres pour te répondre,
Et s'il te révélait les secrets de sa sagesse,
De son immense sagesse,
Tu verrais alors qu'il ne te traite pas selon ton iniquité.
»
Lisez vous-mêmes les réponses de Job et la fin de ce livre, magnifique mais tout aussi difficile que les paroles de colère que Jésus prononce au chapitre 3.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Sur Marc 3, 28 à 30.
Le verset 29 avec sa condamnation à jamais nous conduit à faire appel. Comment recevez cette déclaration ?

Le contraste avec le verset 28 est saisissant ; à la limite du manque de cohérence. Il ne semble pas y avoir de limite aux blasphèmes dans ce premier verset 28. Dans le verset suivant, le blasphème est limité à celui contre l'Esprit Saint. Cela paraît plus restrictif mais conduit à la condamnation.

Nous n'en sommes pas restés là mais avant de poursuivre, nous aimerions savoir comment vous réagissez.

Georges

Robert a dit…

Petit complément d'information : les têtes des « amis » de Job sont tirées d'une très belle BD de Peter Madsen, danois.

Robert a dit…

Soirée très animée à Caudéran (chez Elisabeth)... le démon existe-t-il vraiment ? Avis partagés !

- l'homme est-il fondamentalement bon ?
- ou fondamentalement mauvais ?
- ou certains hommes, certaines femmes le seraient-ils ?

C'est la question de la perversité qui se profile... et de la prière comme arme de protecion...

Prochaine réunion le jeudi 11 janvier. En attendant, fêtons Noël !