03 décembre 2006

Cher Zébédée,


Il est vrai que tu n'es pas un homme calme ! Quand Iaakov, ton fils aîné, est parti avec cet inconnu déjà tu fulminais contre ce vent mauvais qui, venu de la mer, balayait le lac, faisait fuir le poisson et troublait les esprits. Et ne voila-t-il pas qu'à peine remis de l'émotion ton second fils, Iohanan le tendre, t'annonce que lui aussi s'en va te laissant seul avec tes ouvriers, l'entreprise qui croule sous les dettes et les impôts, l'insécurité qui règne sur les routes… Tout te révoltait, ce départ auquel tu as consenti, l'injustice à tous les niveaux, la cruauté des dirigeants de cette province, l'influence néfaste de tous ces étrangers…




Mais c'est toi aussi qui as su dire non à ceux qui voulaient lancer la révolte, s'appuyer sur la haine de l'ennemi pour gagner une bataille face à une bande de légionnaires perdus en pleine Galilée, c'est ta colère qui a fait voir que la justice n'était pas à une chose à attendre de l'occupant mais à pratiquer au quotidien. Oui, tes éclats font autant pour ta renommée que ta générosité, c'est pourquoi ton nom méritera d'être célébré par les générations qui viennent. Oui, le surnom que ce Jésus a donné à tes fils, il est mérité.

1 commentaire:

Robert a dit…

Pour ceux qui n'auraient pas « décrypté », il s'agit d'une réflexion sur le nom « Boanergès » que Jésus donne aux deux frères. "Boan" c'est fils (en araméen) et "ergès" vient de la racine hébraïque "RaGaZ" qui signifie "tremblement", "colère" et accessoirement "tonnerre"...