01 février 2007

Lève-toi et mange !

Maintenant, la fin du chapitre 5. C'est le célèbre « talitha koum » qui a tant agité bien des traducteurs et exégètes. Nous avons une jeune fille présumée morte, tout le monde s'agite autour d'elle sans grand effet, et soudain une parole de Jésus – hop ! la voici ressuscitée (relevée) ou simplement réveillée, puisque nous ne savons pas si elle était morte. Faisant contraste avec l'abondance de paroles de cette foule l'échange entre Jésus et la fille est absolument minimal : deux mots, pas de réponse. À quoi servent ces déluges de paroles, nos déluges de paroles (celui-ci compris) si aucun effet ne se profile derrière ? Même l'évangéliste rajoute des paroles, rajoutant sa traduction du « tali thakoum » lequel devient « το κορασιον σοι λεγω εγειραι » c'est-à-dire « à toi jeune fille je dis lève-toi ». Au sens propre, « tali thakoum » c'est « petite agnelle, debout ». Et rien de plus.

Post-Scriptum tardif.

Finalement, j'ai bien envie de vous rajouter quelques mots autour de ce « debout ». Il provient du verbe hébreu "qam" qui peut vouloir dire "se lever le matin" après le sommeil. Ici il est employé à une forme impérative : la résurrection c'est tout de suite !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

À partir de ce grand chapitre, nous nous sommes d'abord interrogés sur la possession et la dépossession. En effet, les trois « possédés » (à des titres divers) du chapitre vont être dépossédés de leur mal, tandis que la société qui les entoure va peut-être se déposséder d'eux. Ainsi, le fou furieux va tenter de fuir avec Jésus, ou bien il va arpenter le pays pour répandre la bonne nouvelle, mais en tous cas il ne sera plus « possédé » par les chaines et les tombeaux-mémoires. Quant à la fille de Iaïros, son père devra tôt ou tard s'en déposséder.

Puis nous avons mené une réflexion sur « Jésus superstar » - en tous cas pas celui de ce chapitre où nous trouvons un homme qui doute, qui a ses limites et ses préventions : il dialogue avec les démons pour examiner ce qu'il doit en advenir, il s'irrite du « vol de pouvoir », il met la foule à la porte de la maison de Iaïros (le terme employé en grec est vraiment « jeter ») et il se prête au bavardage (λαλεω "laleo" en grec).

Enfin un titre ?
- paroles libératrices ?
- mon nom est une personne
- restaurations !

Prochaine réunion mercredi 7 mars.

Anonyme a dit…

Un titre inspiré de Immanuel de Königsberg (Kaliningrad) (c'est-à-dire le philosophe Kant) : "Aude credere!" ou "Ose croire!"