21 janvier 2007

Les paraboles

LEUR FORME : Comme dans une Bande Dessinée, elles font la peinture d'un message ; c'est au lecteur de se positionner par rapport à ce qu'il voit. Sa liberté et sa responsabilité sont en jeu.

Dans la tradition du deuxième testament, elles ont souvent deux parties :
A : Une introduction qui induit le sens de notre lecture : « Le royaume des cieux est comme ... »,
« Avec la parole de Dieu, il en va comme avec ... » ...qui est suivi par un assez court récit B. On ne trouve pas toujours la partie A. Souvent, on peut la reconstituer ou imaginer.
B : Le point de départ de la scène est nommé (« un homme a deux fils ... », « Dix jeunes filles
prennent leurs lampes elles sortent pour aller à la rencontre du marié ... », « Un homme sème des graines dans son champ ... », « Une femme a dix pièces d'argent et elle en perd une ... ».
Ensuite une action ou une transformation interviennent : « Elle va allumer une lampe et balayer la maison. ». L'homme « il continue à dormir pendant la nuit et se lever chaque jour. Pendant ce temps, les graines poussent et grandissent, mais cet homme ne sait pas comment. » Parfois, ce qui est raconté est dans l'ordre des choses, parfois cela sort de ce que nous aurons attendu, c'est assez surprenant : Le roi a invité au repas des noces « mais les invités ne veulent pas venir. « ... Allez donc aux croisement des chemins et invitez au repas tous les gens que vous rencontrez, dit-il aux serviteurs.»
La scène finale souligne l'écart avec la situation du début : « Ainsi la salle de fête est pleine de monde ». « La graine pousse et elle devient la plus grande de toutes les plantes. Elle a des branches si grandes que les oiseaux peuvent faire leurs nids sous son ombre. »

Ce schéma peut trouver des aménagements divers ... mais il nous aide à garder le mouvement intérieur de la parabole en vue. Parfois, ce sont les péripéties du milieu qui sont nombreux ... comme dans la vie. Attention de ne pas se perdre en chemin. Parfois, on trouve encore une petite scène qui suit une « première » fin, mais qui veut mettre le lecteur au défi. Garder le mouvement central en vue est une rambarde pour suivre l'idée générale.

LEUR INTERPRÉTATION a « subi » de nombreux coups de projecteurs dans l'histoire. Les leçons que l'on peut parfois trouver à la suite des paraboles ne représentent qu'une lecture possible du sens du récit qui vient d'être raconté. Au lecteur de se faire son idée.

Que vise la parabole ? Aujourd'hui, c'est un regard globalisant qui a beaucoup marqué la lecture. On part du fait que Jésus veut induire un bouleversement dans la vie de ses disciples, de ses amis, des gens qui le suivent. Pour cela, on est amené à chercher la dynamique et le sens vers lesquels tend la parabole. Un exemple : Après bien de pertes, « une autre partie des graines tombe dans la bonne terre. Les plantes poussent, se développent et produisent des épis : les uns donnent 30 grains; d'autres 60, et d'autres 100 ! » La femme qui a perdu sa pièce d'argent « appelle ses amies et ses voisines et leur dit : 'Venez, réjouissez-vous avec moi ! Oui, j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !' » Autant les passages qui mènent vers la fin de la parabole sont plus ou moins attendus (la sécheresse menace la semence, la légèreté fait dilapider l'héritage ... cela ne vous étonne pas, c'est dans l'ordre des choses), autant la pointe finale casse avec la logique de l'attendu et ouvre un nouvel horizon : une graine qui porte une épi avec 30 grains, c'est déjà extraordinaire, alors 60 ou 100 ?!! Un père qui fait la fête pour le fils festoyeur, ce n'est pas très pédagogique ... !

L'imaginaire de la parabole reste un passage nécessaire : un homme n'est pas un roi ; dix filles ne sont pas des moutons ; une perle n'est pas la faucille. Certes, l'imagerie peut nous paraître un peu lointaine, avec ses références agricoles et sociétales, mais malgré tout elle reste assez proche du vécu : père et fils, semer et récolter ... investir et perdre. Sans en faire une psychologie surchargée, elle permet un ancrage dans la vie de chacun.

Note du copiste : pour les mots en rouge voyez le billet suivant.

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