20 mai 2008

Qui veut du parfum (1) ?

Ah ! Comme il est cher ce parfum ! Quel travail il nous donne, et pourtant il donne une saveur si intense à cet Évangile…

Revenons donc à l'interpellation des disciples : ils font noter qu'on aurait très bien pu consacrer la valeur du parfum à des pauvres, ce en quoi ils ont raison d'un certain point de vue. En effet, selon le livre du Lévitique l'aide aux plus pauvres est une obligation de la loi (par exemple, Lev 25:35 : Si ton frère devient pauvre, et que sa main fléchisse près de toi, tu le soutiendras). La réponse de Jésus s'appuie d'abord sur un texte voisin qui est tout à fait fondamental (à mon sens) aujourd'hui, à savoir Deut 15:11 que je traduis ici littéralement : Il y aura toujours des pauvres dans le pays ; c'est pourquoi je te donne ce commandement: Tu ouvriras ta main à ton frère, à ton affligé et à ton pauvre dans ton pays. Oui, le possessif est bien répété cinq fois, pas moins ! L'assistance, le secours, le partage figurent donc dans les commandements les plus fondamentaux de la Loi que tous les disciples de Jésus respectaient certainement. Plus encore, le verset du Deutéronome insiste sur la relation et pas seulement sur l'assistanat : la personne démunie, en situation de faiblesse ce n'est pas un pauvre mais ton pauvre ! Ton prochain, si ça peut te faire plaisir, et en tous cas une affaire personnelle.

C'est ainsi que les disciples font (ou voudraient faire) exactement ce qui est attendu. Mais pourquoi Jésus les prend-il à contre-pied ? Bientôt, chère lectrice, cher lecteur …

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